Léna rejoint son petit ami pour des vacances entre amis. Un soir, elle boit. Au réveil, aucun souvenir.
Un seul indice : un insecte s’échappe de son sexe.
“Alors t’arrives encore à marcher ?”
Il est 9h du matin. Mes amis me dévisagent, le sourire au coin des lèvres.
Pour moi, c’est black out.
Je ne me souviens de rien.
C’est ma première cuite.
La dernière aussi.
J’interroge mon copain, il refuse de croire que je puisse ne pas me souvenir.
Alors il ne me raconte rien.
Mais moi, je ne sais pas.
Je ne sais plus.
Plus tard, je comprends qu’il s’est passé quelque chose de sexuel.
Et qu’on était plusieurs.
Mais quoi exactement, je ne sais pas.
Les jours passent. J’ai honte, je n’ose plus demander.
Je sens mon corps changer.
La sensation de pourrir de l’intérieur.
L’envie de me retourner comme un gant pour mieux me laver. Mes règles deviennent déchirantes. J’aimerais m’arracher l’utérus mais je ne peux pas.
Les violences sexuelles qu’on subit s’inscrivent en nous, dans le corps.
Je veux montrer ce corps qui se transforme après l’agression.
Cette intimité qu’on ne reconnaît plus, qui dégoûte.